La fatigue cognitive - partie 1
Qu’est-ce que c’est ?

Partie 1 : qu’est ce que la fatigue cognitive ?
Définition générale
Fatigue cognitive : induite vs persistante
Fatigue cérébrale et autres conditions
Evaluation et mesure de la fatigue
Partie 2 (page suivante) : pourquoi étudier la fatigue dans l’autisme ?
Fatigue chez les élèves et étudiants autistes
Fatigue chez les adultes autistes
Fatigue ou burnout autistique, de quoi parle-t-on ?
Limitations et nécessité d’une caractérisation objective
Qu'est ce que la fatigue cognitive ?
Définition générale
Pour pallier ce flou, Pattyn et al. [2] ont examiné en 2018 les différents concepts de fatigue à travers les disciplines. Ils ont alors pu mettre en évidence que l’une des caractéristiques communes à l’ensemble des domaines concernés était la notion d’effort perçu : qu’elle soit physique, cognitive ou générale, la fatigue peut être décrite comme une augmentation de l’effort perçu.
Cette conception présente un double avantage : d’une part, elle permet de dépasser les divergences et polémiques entre les disciplines académiques et d’autre part, elle permet d’éviter l’ambiguïté sémantique [2,3]. Dans le domaine de la santé, la fatigue est associée à une diminution de la qualité de vie et de la performance, quelles que soient les populations cliniques concernées [1,5,6].
À l’heure actuelle, la majorité des articles s’accordent pour dire que la fatigue physique et la fatigue mentale (aussi appelée fatigue cognitive ou cérébrale) (Pour la suite de cet article, nous emploierons alternativement les trois termes comme synonymes) constituent des composantes distinctes mais imbriquées de la fatigue générale [1,2].
Fatigue cognitive : induite vs persistante
Étudier la fatigue cognitive nécessite préalablement d’en avoir une définition précise et non ambigüe, afin d’établir un processus d’investigation adapté à l’objet d’étude. Or, à ce jour, il n’y a pas de consensus terminologique (en recherche comme en médecine) autour du concept de « fatigue mentale » [2,7,8]. Dans la littérature scientifique, il fait généralement référence à deux états distincts :
- Un état transitoire, pouvant être induit expérimentalement en laboratoire, et qui n'entraîne pas d'altération durable pour l'individu. Par exemple : il peut s'agir de faire passer des tâches cognitives de plus en plus exigeantes à des volontaires "sains" (i.e sans problème clinique particulier) afin d'observer des changements biologiques, neurophysiologiques ou comportementaux (notamment une diminution de la performance) [9,10]. Cette fatigue est réversible : elle disparaît spontanément et rapidement avec le repos.

Source : Wikimedia Commons, Baburov
La fatigue cognitive transitoire peut être étudiée avec un outil comme l’électroencéphalographie, qui mesure des changements d’activité neuronale chez une personne, par exemple lorsqu’elle effectue des tâches mentales d’intensité croissante.

Source : Canva, Barbour
La fatigue est majoritairement évaluée à l’aide d’échelles ou de questionnaires, comme le Mental Fatigue Scale [7].
- L'autre état est celui qui nous intéresse au sein du LAPÉFA. Il s'agit une fatigue bien plus durable, qui persiste et n'est peu ou pas soulagée par le repos. Parfois appelée fatigue cérébrale (brain fatigue, dans les publications anglophones), elle a majoritairement été étudiée chez des patients souffrant de lésions neurologiques acquises ou évolutives (en particulier : AVC, traumatisme crânien, sclérose en plaque, phase post-cancer, etc.) [11-13]. Contrairement à l'état précédemment décrit, cette fatigue peut avoir d'importantes répercussions sur la capacité de la personne à fonctionner au quotidien (socialement, professionnellement, cognitivement, etc.) ainsi que sur sa santé physique et mentale [6,7,14].
L’équipe de Johansson et Rönnbäck (Université de Gotheburg, Suède) s’est particulièrement intéressée à la fatigue cérébrale dans ces populations cliniques et en a proposé la définition suivante :
Information : Une traduction française du site Brain Fatigue sera prochainement accessible. Vous pouvez vous abonner à notre newsletter pour être informé(e) lorsque la version française sera effective.
Pour ces chercheurs suédois, qui ont élaboré l’une des seules échelles actuellement validées de la fatigue mentale (cf. Mental Fatigue Scale, ci-dessous), on considère qu’il s’agit de fatigue cérébrale lorsque les symptômes ci-dessous sont présents depuis au moins un mois :
Symptômes caractéristiques :
- Effondrement inhabituellement rapide des niveaux d’énergie consacrés à l’activité mentale ;
- Suite à un effort excessif, la durée nécessaire à la récupération est disproportionnée par rapport au niveau d’effort ;
- Réduction de l’attention et de la concentration dans le temps et distractibilité accrue ;
- Variation des symptômes de fatigue au cours de la journée : la fatigue étant généralement moins importante le matin et plus importante le soir. Variations fréquentes d’un jour à l’autre ;
- Généralement un ou plusieurs symptômes associés (ci-contre).
Symptômes additionnels ou associés fréquents :
- Troubles de la mémoire ;
- Lenteur / ralentissement de la pensée ;
- Difficulté à initier une activité ;
- Changements d’humeur, labilité émotionnelle, irritabilité et tolérance réduite au stress ;
- Troubles du sommeil ;
- Sensibilité accrue ou intolérance aux stimuli lumineux ou sonores ;
- Céphalées suite à un effort important.
Fatigue cérébrale et autres conditions
Si cette fatigue est fréquemment observée dans la population affectée par des lésions neurologiques ou des troubles métaboliques, elle est également plus fréquente chez les personnes présentant des conditions neuropsychiatriques – en particulier la dépression [1,15] – ou des maladies chroniques [6,8,16].
Entre outre, il existe plusieurs pathologies dont la fatigue, dans sa forme très invalidante, constitue l’une des principales manifestations. C’est notamment le cas de l’encéphalomyélite myalgique (ou ÉM ; anciennement connue sous le terme de « syndrome de fatigue chronique » ou SFC) [17]. L’ÉM se traduit chez les patients par un épuisement extrême, pendant au moins six mois, et qui ne peut s’expliquer par d’autres conditions médicales sous-jacentes. Toutefois, pour qu’un diagnostic d’ÉM puisse être posé, d’autres symptômes doivent également être observés sur la durée. Parmi eux : un malaise post-effort, des douleurs ou encore des symptômes neuroendocriniens, immunitaires ou du système nerveux autonome [18-20].
Pour en savoir davantage sur l’encéphalomyélite myalgique, vous pouvez consulter le Manuel du consensus international à l’usage des médecins (adultes et enfants) ou le site de l’Association Québécois sur l’ÉM (tous deux en français).
Parmi les autres pathologies concernées, nous pouvons citer le syndrome post-COVID-19, la fibromyalgie ou encore syndrome post-traitement de la maladie de Lyme (ou PTLDS pour Post-Treatment Lyme Disease Syndrome) [21-24].
Il est important de préciser que les personnes autistes peuvent également présenter une ou plusieurs de ces conditions médicales. En 2018, Bileviciute‐Ljungar, Maroti et Bejerot [25] se sont intéressés aux liens possibles entre autisme et ÉM. Ils évoquent l’hypothèse que chez certains adultes autistes, l’ÉM pourrait être sous-diagnostiquée, du fait de l’autisme comme « trouble primaire ». Autrement dit, la fatigue rapportée par les personnes autistes pourrait parfois être minimisée par les professionnels de santé car davantage considérée comme une conséquence des efforts et difficultés rencontrés par celles et ceux sur le spectre autistique.
Évaluation et mesure de la fatigue
Nous l’avons vu précédemment : la fatigue est un concept multidimensionnel, aux délimitations imprécises, tantôt appréhendé comme une cause, tantôt comme un symptôme ou une conséquence. Pour les chercheurs comme pour les médecins [1,14], l’évaluer objectivement reste donc un défi d’actualité, amplifié par :
- l'absence de facteurs biologiques ou neurologiques spécifiques et clairement identifiés ;
- la présence de nombreuses covariables ;
- la dimension subjective de la fatigue, en tant que ressenti propre à chaque individu.
Malgré ces limitations, des recommandations existent pour permettre une évaluation aussi précise que possible de la (perception de la) fatigue lors d’études cliniques. En particulier, Kluger, Krupp et Enoka [6] proposent :
- d'avoir recours à des mesures multiples pour évaluer en parallèle la perception de la fatigue et les facteurs physiologiques associés ;
- d'identifier et de tenir compte des covariables probables (troubles du sommeil, comorbidité associée, douleur chronique, etc.).
D’autres chercheurs, tels que Lewis et Wessely [26] recommandent plutôt d’adopter une approche dite « phénoménologique », qui met l’accent sur l’importance d’appréhender la fatigue comme une expérience subjective et donc difficilement mesurable par des méthodes quantitatives, objectives.
À l’heure actuelle, de nombreux outils cliniques sont utilisés pour mesurer la fatigue et ses composantes (physique, cognitive, morale, etc.), dans ses différentes dimensions (intensité, fréquence, etc.).
La grande majorité de ces outils sont de type échelles ou questionnaires. Ils peuvent être administrés par le professionnel au patient, complétés par le patient lui-même, ou bien complétés par des proches, des accompagnants, etc.
Échelle d'évaluation de la fatigue mentale : le Mental Fatigue Scale
Parmi les rares instruments validés pour évaluer spécifiquement la fatigue mentale dans la population adulte, nous pouvons citer le Mental Fatigue Scale (ou Échelle de Fatigue Mentale), développé par l’équipe de Johansson et Rönnbäck [7], et validé depuis dans plusieurs populations cliniques (ex : infirmité motrice d’origine cérébrale, sclérose en plaques, etc.).
Il s’agit d’un auto-questionnaire (à compléter par le patient directement) en 15 questions, multidimensionnel, qui bien que centré sur la fatigue mentale, examine également les autres composantes de la fatigue : fatigue générale, sommeil, récupération, variation de fatigue sur 24 h et exploration des domaines sensoriel, socio-émotionnel et cognitif.
Il est librement accessible en anglais : ici
Une traduction en français a été réalisée par le LAPÉFA, et adaptée à la population adulte autiste. Cette étude sera prochainement lancée en ligne pour examiner sa pertinence à large échelle. Si vous souhaitez être informé(e) du lancement de l’étude, vous pouvez vous abonner à la newsletter du LAPÉFA.
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