Nos objectifs et ambition de recherche d'utilité humaine

🗓️ Modifié le 01/08/2025

Pourquoi existons-nous ?

« L’œil de la science ne prouve pas « une chose », un événement isolé des autres choses ou événements. Son objet réel est de voir et comprendre la façon par laquelle une chose ou un événement se rapporte aux autres choses ou événements. […] Plus nous isolons de relations importantes au cours de notre description, plus proche sommes-nous de l’essence de l’objet, d’une compréhension de ses qualités et de ses règles d’existence. »

A. Luria (1979, 177-178, traduction libre de Jérôme Alain Lapasset)1

Pour reprendre le titre de l’ouvrage d’un illustre chercheur à l’exceptionnelle vitalité, Jacques Monod, le LAPÉFA existe comme « fruit du Hasard et de la Nécessité »2.

 

Le Hasard tout d’abord 

Comme c’est souvent le cas, en recherche comme dans la vie de tous les jours, les rencontres se font par opportunités autour d’intérêts (spécifiques ou non, mais préférablement les plus ouverts possibles) communs. Ainsi, l’un d’entre nous a osé prendre contact avec un jeune doctorant dont la thèse coïncidait avec l’un des thèmes au cœur de ses préoccupations, démarches et pratiques professionnelles…

 

… De discussions d’abord ciblées en réflexions autour de la recherche scientifique ;

 

… D’échanges sur la volonté d’optimiser notre besoin d’utilité publique en constats de frustrations nées d’une disparité entre objet de recherche et développement d’applications issues de la recherche versus traductions concrètes dans la vie réelle pour améliorer les conditions d’existence des patients ou des personnes en situation de handicap ;

 

… Nous en sommes venus à l’idée de créer notre propre laboratoire de recherche autour d’un signe, symptôme ou stigmate insuffisamment pris en considération jusqu’à il y a peu : la fatigue. C’est ainsi qu’est né le LAPÉFA dans sa première version (avant même de s’appeler ainsi), à l’été 2021. Il a débuté avec deux chercheurs (nous !) et 8 autres membres, dont 7 autistes.

👉 Découvrir les origines du LAPÉFA : ici. 

 

La Nécessité ensuite 

Œuvrant tous deux dans le monde des troubles de neurodéveloppement, l’un à l’université, l’autre en milieu hospitalier, il apparaissait nécessaire que recherche et démarche clinique s’épaulent et s’inter-fécondent. Un ancien thésard inabouti et un docteur accompli pouvaient établir une relation de collaboration ; un fervent défenseur de la réhabilitation (cognitive, psychosociale et neuropsychologique) et une personne rompue à la méthodologie scientifique pouvaient avec d’autres phosphorer et s’engager dans la quête de la mise au point d’une application utile à la fois aux personnes confrontées à la pénibilité d’une fatigue invalidante et à la promotion d’une recherche translationnelle.

 

La joie de faire et de s’engager pour suivre notre ambition

Si la création du premier laboratoire participatif s’est réalisé dans l’enthousiasme et la collaboration, chacun s’investissant bénévolement à sa mesure et avec ses moyens, effectuant un nombre considérable de démarches et de travaux, l’épuisement s’est fait sentir au bout de deux ans et demi, notamment en raison de l’écart entre les exigences liées au monde de la recherche (échéances, appels à projet, rigueur méthodologique et chronophage, enjeux et subtilités politiques,…) et la situation / le statut imprécis (et insuffisamment anticipé ?) des membres du groupe pour y répondre (volontariat, à distance, différences de formation académique, d’attentes ou de vision,…).

 

C’est pourquoi, en concertation avec tous les membres actifs de 2024, nous avons convenu de mettre un terme à l’expérience participative et associative du groupe.

 

Toujours est-il que le LAPÉFA continue et se veut pérenne. La motivation reste celle du départ : développer une manière originale de faire de la recherche, en répondant spécifiquement à un besoin dans le domaine de la santé et créer les conditions de création de savoir susceptibles de profiter à la recherche et à la science (mise à jour de nouveaux paradigmes, développement de techniques d’investigation, etc.) et à toute la communauté sociale (soignants , employeurs, pair-aidants, enseignants, etc.).

👉 Découvrir les membres actuels du LAPÉFA (Jérôme et Ezra) : ici.

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1 Luria, A. R. (1979) (Cole M. & Cole S. Eds). The making of mind: A Personal Account of Soviet Psychology, Cambridge (USA) : Harvard University Press., 204 pages, ISBN : 978-0674543270

2 Nous faisons référence ici à Le Hasard et la Nécessité, sous-titré Essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 1970, 256 p. (ISBN 9782021224399)

Nos objectifs

Depuis son changement de statut en novembre 2024 (cf. Historique), le LAboratoire Prophylactique d’Étude de la Fatigue dans l’Autisme se compose aujourd’hui de deux de ses membres fondateurs : Jérôme Lapasset et Ezra Aubineau. Les objectifs fondamentaux demeurent similaires, et sont abordés avec une méthodologie de recherche rigoureuse et une approche basée sur les preuves) :

 

👉 Caractériser avec précision la fatigue – notamment cérébrale – dans le spectre de l’autisme ;

 

👉 Identifier les marqueurs candidats (biologiques, comportementaux et cognitifs) et les facteurs modulateurs de cette fatigue dans l’autisme, ainsi que leurs interactions ;

  • Examiner ses possibles spécificités et recoupements avec d’autres pathologies induisant une fatigue pathologique hors du champ des TND ; en particulier l’encéphalomyélite myalgique, le syndrome de Lyme post-traitement, ou le COVID long ;
  • Examiner les spécificités et recoupements de la fatigue cérébrale dans l’autisme avec celle décrite dans d’autres populations cliniques présentant des affections neurologiques ou neuropsychiatriques (AVC, sclérose en plaques, hypothyroïdie, etc.).

👉 Intégrer les données probantes issues de nos travaux dans une perspective translationnelle concrète, de façon à spécifier des méthodes et des applications. Il s’agira notamment de :

  • Développer et valider des outils d’évaluation de la fatigue cérébrale ;
  • Mettre au point des procédures pratiques de supervision, de contrôle et de première remédiation, susceptibles de bénéficier aux personnes autistes ou affectées par une condition de fatigue invalidante.

👉 Informer, sensibiliser et partager des informations validées sur la fatigue et ses facteurs contributifs, par le biais de plusieurs vecteurs, notamment :

  • Partager et entretenir une banque de ressources (validées par le LAPÉFA) disponible pour tous (la consulter ici) ;
  • Développer et mettre à disposition une application web de repérage, évaluation et prévention de la fatigue (détails ici). Plus d’informations à venir 🚧 ;
  • Développer des ateliers et des sessions de (in-)formation sur la fatigue pour les établissement médico-sociaux, entreprises, associations et autres structures en demande. Plus d’informations à venir 🚧.

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